Eric Hobsbawm, Google et moi

Un peu de pub pour commencer. Pour un blog qui n’a absolument pas besoin de moi pour exister, puisqu’il s’agit de celui de Pierre Assouline, Le Monde des Livres, vers lequel Lulu nous a guidé par deux fois dimanche.

Son dernier billet est sur Eric Hobsbawm, écrivain marxiste antisionniste qui n’a pu consulter son dossier au MI5.

Je vous renvoie à l’article, je le trouve très intéressant, et j’apprécie particulièrement cette phrase de l’historien anglais :

Aucune discussion sérieuse de l’Histoire n’est possible qui ne se réfère pas à Marx ou, plus exactement, qui ne parte pas du même point de départ que lui

Cette assertion a valu ce commentaire courroucé d’un lecteur. Je suis étonné de trouver un anticommunisme aussi virulent alors même qu’Hobsbawm ne fait pas l’apologie de Marx, il parle de sa vision de l’histoire, ce qui n’est pas la même chose, non ?

Désolé Passou, mais un type qui évoque chaleureusement Lénine et nous sort qu’aucune discussion sérieuse de l’histoire ne peut se faire sans partir de Marx ne mérite aucun respect.

Ploum ploum… Rien à voir :

Hier, en regardant mes statistiques du jour, j’ai été étonné de voir autant de visites sur un « vieux sujet » : Un amour d’aspi, Allemagne, vacances…

En fait, je me suis rendu compte que Google me mettait en 5e position lorsqu’on fait une recherche d’images « Allemagne ». C’est plutôt surprenant, je trouve… Je ne parle pas spécialement d’Allemagne et la carte que j’utilise est plutôt petite.

germany

Surtout, comment se fait-il que ça n’arrive que maintenant ? Je n’ai pas encore tout à fait compris comment Google indexait les sites…

Allez voir de vous même, c’est là !

Sinon, toute proportions gardées, ça m’a fait pensé à cet article de rue89 : Sept façons foireuses de faire connaître son blog

5 Commentaires

Classé dans Au jour le jour, politique

5 réponses à “Eric Hobsbawm, Google et moi

  1. Nico le croco

    « Aucune discussion sérieuse de l’Histoire n’est possible qui ne se réfère pas à Marx ou, plus exactement, qui ne parte pas du même point de départ que lui »
    Je ne savais pas que le marxisme était l’alpha et l’omega de la réflexion historique. Bien entendu, Marx dit des choses intéressantes mais de là a en faire LA philosophie obligatoire de l’histoire.
    Finalement, celui qui a dit que le communisme n’était qu’une version laïque du christianisme avait bien raison : un dogme (le marxisme), une Eglise (le parti), des prophètes (Marx, Engels),…

  2. Qu’a dit Marx sur l’histoire ?
    Rapidement, que l’Homme est acteur (il rejette ainsi tout déterminisme, notamment divin) ; qu’il n’est pas fondamentalement libre, car soumis aux lois de la société qui l’entoure et dont il hérite ; que depuis que l’homme est en société, il a créé des classes (« des groupes sociaux antagonistes dont l’un s’approprie le travail de l’autre en raison de la place différente qu’ils occupent dans la structure économique d’un mode de production déterminé, place qui est déterminée fondamentalement par la forme spécifique de leur rapport avec les moyens de production ») qui sont en lutte ; que le mouvement historique est cette lutte des classes. Ainsi il explique la Révolution Française par la volonté d’une classe dominée socialement (la bourgeoisie) mais détenant le pouvoir économique, à devenir dominante.
    Bon, je schématise à mort (et tente de me souvenir correctement…), mais je me retrouve assez bien dans cette vision « économiste » de l’histoire qui relativise l’importance des idéologies et des grands hommes…
    Mais une fois encore, Nico, nous n’avons pas la même vision des choses 😉 !

  3. Nico le croco

    A l’inverse de toi, je ne considère pas que que la lutte de classe soit LE moteur de l’histoire. Que ça puisse jouer un rôle pourquoi pas mais de là à en faire l’unique explication, ça me semble léger. Comme expliques-tu, avec la lutte des classes, qu’au XVI° siècle des paysans cévenols décident de se convertir au calvinisme et que d’autres décident de rester fidèles au catholicisme ? Et cette lutte a durée jusqu’au XIX° siècle !
    Pareil, comme expliquer le développement du christianisme rien qu’avec l’économie (il s’est développé dans toutes les classes sociales)?
    Contrairement à toi, je considère que les idéologies jouent un grand rôle dans l’histoire. Je ne peux que te conseiller la lecture du très grand livre de Paul Veyne « Quand notre monde est devenu chrétien ».
    Et en ce qui concerne la théorie du « grand homme », j’aime bien la théorie de René Grousset : le grand homme n’explique pas tout mais, à certaine époque, où les sociétés ont le choix entre plusieurs chemins, le « grand homme » peut être celui qui emmene son pays sur tel chemin. Ex: Auguste, stabilisant l’Empire et créant le principat; Clovis se convertisant au catholicisme et créant un nouveau type de monarchie; Napoléon, stabilant la Révolution ; De Gaulle en 1940 ou en 1958.
    Bref, ce qui me gène dans ce que tu dis, c’est que tu considères qu’il n’y a qu’UNE explication qu’UNE cause et que Marx a mis à jour LA vérité. Je trouve que c’est une grosse simplification. Et c’est pour ça que je faisais le parallèle Marxisme (communisme)/ Catholicisme.

  4. Je ne prétends pas détenir LA vérité, Nico…
    Juste que l’explication marxiste me convient dans la plupart des cas.
    Mais, et contrairement à toi, je me méfie des grands hommes et de l’idéologie et tant que moteurs. Pour moi ils ont leur importance, mais en tant que poudre aux yeux (je n’aurais pas l’outrecuidance de reprendre le terme d’opium, mais j’avoue avoir été tenté 🙂 )
    Qui peut vraiment prétendre qu’on a fait la seconde guerre mondiale pour prendre la défense du peuple juif, ou de la vieille Europe dans le cadre d’une croisade contre le Mal qu’incarnaient Hitler et Mussolini ?
    Je ne crois pas en l’idéologie car, bien souvent, elle ne sert qu’à justifier les sacrifices consentis par ceux qui, de toute manière, ne seront pas concernés par les bénéfices.

  5. Nico le croco

    Moi aussi je me méfie des idéologies mais l’étude de l’histoire nous montre leurs importances.
    Comment expliquer la Seconde Guerre mondiale sans passer par l’idéologie ? La lutte des classes n’explique pas cette guerre. Alors que la lutte entre le fascisme (au sens large, nazisme inclus), le communisme (ou stalinisme si tu préfères) ou la démocratie explique beaucoup de choses.
    Il me semble que les facteurs éco n’expliquent pas trop, par exemple, la résistance du Royaume-Uni à l’Allemagne Nazi. Par contre le patriotisme et la défense des valeurs démocratiques, oui. Pareils pour la Résistance française : les motifs étaient la défense de la patrie et des valeurs démocratiques. Même le PCF a mis en avant cela, et pas une hypothétique lutte des classes.

    Mais à la lecture de tes messages, j’ai l’impression que derrière le mot « idéologie » on ne met pas la même chose. On ne risque donc pas de se comprendre.

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